Eric Blaisse : Il faut abolir les privilèges des “Grands Parieurs Internationaux

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Eric Blaisse : Il faut abolir les privilèges des “Grands Parieurs Internationaux”

Par Agence tip | Publié le mercredi 7 février 2018 à 14:48

La baisse de cote spectaculaire de Traders après l’arrivée du Prix de Cornulier a mis le feu aux poudres. Proposé au départ à 5,60 €, il ne sera payé que 3,70. Les turfistes qui l'ont joué sont en colère.

L'Association Nationale des Turfistes ne cesse d'alerter le monde des courses sur les désordres provoqués par les accords passés par le PMU avec les opérateurs étrangers. Derrière ces baisses de cote, il y a les joueurs professionnels que le PMU appelle “Grands Parieurs Internationaux” (GPI). Ils jouent à travers des plateformes insuffisamment équipées pour transmettre en temps réel les enjeux. Ainsi, Paris-Turf a révélé que c'était un pari de 50.000 € d'un “GPI” sur Traders, quelques secondes avant le départ, qui était en cause. Un tel phénomène mine la confiance des turfistes.

Mais il y a plus grave. Si les “GPI” sont gagnants, c'est surtout grâce aux rémunérations dont ils bénéficient. Les opérateurs étrangers, basés pour certains dans des paradis fiscaux, ne sont pas soumis à la même législation que le PMU. Ils remboursent aux “GPI” une partie de leurs mises. Or, le taux de gain des “GPI” est déjà très élevé du fait de leur compétence. Le PMU dit qu'ils regagnent 90 % de leurs mises, et reconnaît qu'ils sont gagnants “parce qu'ils bénéficient de commissions versées par l'opérateur partenaire du PMU”. Mais si les opérateurs étrangers remboursent aux “GPI” jusqu'à 11 ou 12 % de leurs mises, c'est totalement contraire au principe du pari mutuel. Les enjeux des “GPI” s'envolent, car ils savent que, grâce à ces rétributions, ils seront toujours gagnants. Alors qu'ils sont très peu nombreux, ils ont joué plus de 600 millions en 2017. Dès lors, l'espérance de gain des autres joueurs diminue. Dans Paris-Turf de samedi dernier, le directeur international du PMU reconnaît que l'espérance de gains des autres joueurs a baissé de 2 % : “L'impact perceptible pour les autres clients est de deux points en termes de retour joueurs.”Il dit que c'est “relativement imperceptible au niveau des rapports”. Au contraire, comme l'avait écrit l'an dernier Jean-François Meyer, dans son article intitulé “Baisse des rapports”, “Nous n'avons jamais vu autant de chevaux partir ou gagner sous la cote d'égalité.” En vérité, les joueurs sentent bien qu'ils gagnent moins, et ils jouent moins.

Le PMU dit qu'il a mis en place un plafonnement des gains des “GPI”. Mais cela ne change rien. Le problème n'est pas tant le gain moyen des “GPI” que les remboursements qu'on leur octroie et qui faussent tout, en les rendant systématiquement gagnants. Tant qu'on permettra aux “GPI” de bénéficier de ces privilèges exorbitants, les 4,2 millions de joueurs de France en feront les frais. L'Association Nationale des Turfistes souhaite que le PMU reprenne le contrôle de tous les enjeux effectués en masse commune, et qu'il soit interdit aux opérateurs étrangers associés de rémunérer les “GPI” comme actuellement. Le bénéfice que le PMU retire de ces paris à l'International (c'est-à-dire la commission que les opérateurs étrangers reversent au PMU) est à reconsidérer en regard des désordres que le système provoque. Les avantages accordés à une poignée de gros joueurs sont en train de déstabiliser tout l'édifice. Pour que les parieurs français ne se découragent pas et ne perdent pas confiance, le PMU doit réagir d'urgence.

Éric Blaisse, secrétaire général de l'Association Nationale des Turfistes

C'est à se pisser dessus.
Voici des années que je vous alerte sur le système archaïque du PMU et sur la concurrence internationale qui va tout balayer.

Eric Blaisse nous explique que les parieurs internationaux sont toujours gagnants. Je lui propose de partir à Malte et de balancer 50 000 euros sur des chevaux et d'en faire son métier, c'est si facile et il semble avoir tout pigé !!!
Et si les parieurs étrangers ont des commissions versées par les opérateurs tant mieux pour eux et au lieu de dénoncer ce système, que le PMU s'aligne, lui qui augmente en permanence l'impôt et qui veut tirer le monde entier vers la politique du pire.

Le soucis Français, c'est qu'avec cette superbe stratégie, la population turfiste ne se renouvelle pas et vieillie.
Cela ne fonctionne pas mais on s'en fout, on a encore quelques belles années Michelin devant nous...

Quelques pistes de réflexions pour vous aider à piger ce qui se passe :

- Connaissez vous le odds trading ?
- Savez vous ce qu'est un arbitrage ?
- Pourquoi les gros paris sont effectués à la dernière seconde avec le PMU ?
- Existe t-il dans ce monde des salles de marché sur les paris sportifs et hippiques ?
- Comment peut-on être certain de toujours parier gagnant ?

Monsieur Blaisse, si vous trouvez réponse à ces questions, votre argumentaire risque de changer et vous pourrez à coup sûr trouver des solutions face à la concurrence qui déboule.

Lire également l'excellent rapport de la Cours des comptes d'octobre 2016 page 93 à 95
Il n'y a pas que les parieurs de lésés (l'état), et je pense que cela ne devrait pas perdurer...
Le sujet est bien identifié et les recommandations sont très clairs.
La régulation des jeux d’argent et de hasard - octobre 2016 Cour des comptes
www.ccomptes.fr/fr/publications/la-regul...dargent-et-de-hasard

Je ne connaissais pas ce rapport.

Dans la finance, 9 ordres sur 10 sont passés par des robots et les boursiers ont été remplacés par des ingénieurs qui planchent sur des algorithmes 24/24. Le petit porteur se fait plumer depuis des décennies et personne n'a jamais levé le petit doigt.
L'argent est le nerf de la guerre et les lois sont faites pour ne pas déranger les plus forts.
Pensez vous sincèrement que si le PMU interdit les gros parieurs, ces derniers ne trouveront pas la parade.

Nous vivons à l'heure internet et chaque jour des centaines de sociétés se font racketter dans le monde entier. On est incapable de trouver le moindre coupable, alors le traçage des paris...

Tout est dit dans le rapport....
Je pense que les états savent très bien identifier les responsables des arnaques et des rackettes en tous genres.
Pour les paris on commence le traçage avec la carte joueur et le paiement par chèque ou virement au dessus de 1000 euros de gains....
Je ne trouve pas cela particulièrement gênant..
S'agissant du contrôles de GPI, c'est une question de volonté politique des responsables.. .
Et c'est surtout, une question de renonciation aux bénéfices...
A noter que l'état est perdant.
Le sujet du contrôle des GPI est clairement mis en évidence dans le rapport, je pense qu'il faut laisser du temps aux responsables pour mettre en place les bonnes organisations ad hoc . Ce n'est pas si simple que cela.

Un chèque ou un virement, c'est ce que recherche le blanchiment de fonds

ideeturf écrit: Un chèque ou un virement, c'est ce que recherche le blanchiment de fonds

Vous avez tout compris et comme disait un de mes proviseurs "J'ai les noms" (sourire)... C'est Tracfin qui va s'en charger... et c'est des bons !
Nul doute que les pratiques des GPI vont être sérieusement encadrées...

c'est pour quand l'encadrement?

www.lesechos.fr/week-end/business-story/...r-le-pmu-2170658.php

L'Article des échos est édifiant.
Ce journal,spécialiste de l'économie à déjà épinglé le pmu avec ses modes de fonctionnement dépassés.
Les algorithmes font la loi comme à la bourse. À côté de cela, il y a le parieur de base historique qui fait son jeu le matin au café du commerce.
Il faut boucler les paris une minute avant le départ, c'est une règle qui doit être imposée et l'afficher dans le réglement.