Pour avoir un peu pratiqué la chose (dans un tout autre domaine, plus confidentiel que celui des courses), je peux vous dire qu'elle n'a rien de facile... ça ne se limite pas à poser des questions et recueillir des réponses. Avant toute autre chose, cela demande de l'honnêteté, du sérieux et beaucoup de travail. Il faut pas mal de curiosité, de connaissances, de feeling. De psychologie, aussi, car il faut se faire une idée aussi juste que possible du "client" auquel on a affaire. Celui qui ne veut pas vous parler est le cas le plus simple et le plus vite réglé, mais le panel est très varié ; ça va de l'habitué aux interviews qui veut vous apprendre votre métier à celui pour qui c'est la première fois, en passant par ceux qui -à des degrés divers- ont eu de mauvaises expériences, ou à d'autres qui essaient de vous utiliser pour vendre leurs trucs ou faire passer des messages plus ou moins bienvenus. Travailler à chaud ne facilite évidemment pas la tâche... Une fois la matière première recueillie, il faut la préparer pour rendre compte sans la déformer tout en tenant compte d'une éventuelle ligne éditoriale, des besoins du rédacteur en chef et surtout du directeur de la publication. Entre autres choses. Joli numéro d'équilibriste ! La probabilité de se casser la figure n'est donc vraiment pas nulle, mais dans tous les cas, on déplaira forcément à quelqu'un. Enfin, il ne faut jamais faire l'économie d'un peu d'humilité. Lorsqu'on travaille pour la presse spécialisée, on vit dans un microcosme où l'on finit par être connu des différents acteurs ; s'il devient difficile de leur parler ; il faut se poser les bonnes questions et y apporter les réponses adéquates ou changer de métier.
D'un autre côté, répondre à une interview n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Entre ce qu'on veut dire, ce qu'on peut dire, ce qu'on ne peut pas ou ne veut pas dire, il y a de quoi s'emmêler les crayons, surtout quand l'exercice est en direct à la télé et qu'on n'y est pas habitué. On est un amateur inexpérimenté face à des pros qui savent (normalement) très bien ce qu'ils font. Demandez donc à l'ami Cynasoso...
Enfin, le consommateur de média que nous sommes tous, à un moment où à un autre doit se dire que le journaliste n'est pas forcément mauvais parce que son travail ne lui plaît pas ou ne répond pas à ses attentes. Son métier est -en principe- d'informer, pas de faire plaisir.