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Speaker du Grand Prix d'Amérique, Laurent Bruneteau nous fait vivre la course de vive voix
Article mis à jour le 16/01/20 11:32
Voix officielle du GRAND PRIX D'AMERIQUE,
Laurent Bruneteau ne se lasse pas de cette course mythique qui fête le 26 janvier ses 100 ans et qui a permis à certains champions de marquer l'histoire !
Speakeur officiel du Grand Prix d'Amérique depuis 1998, Laurent Bruneteau se souvient avec émotion de chacune de ses éditions. Si certaines l'ont marqué plus que d'autres, le journaliste avoue bien volontiers que la course reste, pour le plus grand plaisir de ses spectateurs, imprévisible et captivante ! Rencontre avec un passionné qui ne se lasse jamais de raconter la grande et la petite histoire d'un Grand Prix pas comme les autres...
Vous êtes petit-fils de journaliste et fils d'entraîneur, pouviez-vous échapper à votre destin ?
Laurent Bruneteau : Mon grand-père était effectivement rédacteur en chef de Sport complet puis de Paris Turf et mon père a été entraîneur dans le monde du galop pendant une vingtaine d'années. J'ai donc baigné dans cet univers très jeune et j'ai été tout petit au contact des chevaux. C'est vrai que le sport équestre m'a rapidement passionné et happé. Cela peut donc sembler un chemin écrit et logique !
Quel est votre parcours ?
Laurent Bruneteau : J'ai fait des études de journalisme puis de la presse écrite en tant que pigiste. J'ai aussi fait des remplacements en radio. En 1996 quand la chaîne France course qui était l'ancêtre de la chaîne Equidia a été créée, j'ai passé un casting et, un mois plus tard j'ai commencé à présenter des éditions. En 1998, le Trot m'a proposé de présenter et d'animer le Grand prix d'Amérique. Une confiance renouvelée par la suite.
"Aujourd'hui les courses sont plus rapides"
Comment avez-vous vu évoluer le Grand Prix d'Amérique ?
Laurent Bruneteau : Chaque édition est différente mais certaines sont plus marquantes. En 2000, je me souviens de Général du Pommeau et des nombreux habitants de la ville de Saint James (Manche) présents autour de son entraîneur Jules Lepennetier et de son maire. En 2001 et 2002, ce sont les italiens qui ont envahi l'hippodrome pour soutenir leur champion Varenne. Quelques années plus tard, c'est Ready Cash, qui est devenu par la suite un étalon exceptionnel (renvoi vers l'article), qui marquait les esprits puis son fils Bold Eagle. Le dénominateur commun à ces éditions particulières était une ferveur plus grande parce qu'il y avait un cheval, une région ou une histoire qui plaisait au public.
Depuis mes débuts, les méthodes d'entrainement et le matériel ont changé. Aujourd'hui les courses sont plus rapides et il y a plus de catch drivers, des drivers qui ne sont pas entraîneurs mais qui sont très affûtés au niveau du pilotage du cheval. Leur sens tactique est peut-être plus aiguisé mais le sport reste le même.
Quel est votre plus beau souvenir ?
Laurent Bruneteau : J'ai un souvenir ému de la victoire de Général du Pommeau, de son entraîneur, aujourd'hui décédé, Jules Lepennetier et de leur très belle complicité. Je me souviens de la remise des prix alors qu'ils venaient de gagner le Grand Prix d'Amérique. J'ai demandé à Jules Lepennetier : " Qu'allez-vous faire ce soir ? une grande fête ? ". Il m'a répondu : " On va déjà rentrer en camion avec le cheval ". C'est quelque chose d'assez fort d'échanger avec un entraîneur qui pense d'abord à son cheval.
Et votre plus mauvais souvenir ?
Laurent Bruneteau : Pour moi il n'y a pas de Grand Prix d'Amérique raté ou moins bon. Certains marquent plus les esprits mais tous ont un très haut niveau. La météo est parfois capricieuse mais, même avec des conditions difficiles, le public reste très motivé comme lors de la victoire d'Abano As en 2003 où il avait plu toute la journée ou lors de celle de Maharadjah en 2014. Il y a toujours cette flamme !
"Le Grand Prix d'Amérique est une vraie journée marathon"
Comment se déroule votre journée lors du Grand Prix d'Amérique ?
Laurent Bruneteau : C'est une vraie journée marathon. Cette année il y a 11 courses au lieu de 9. La journée commence vers 9 heures avec les répétitions de la parade et les calages des réunions d'organisation. Commencent ensuite les premières courses qui ont lieu en fin de matinée. La parade rencontre ensuite à 13 heures un grand succès avant les autres courses et le bouquet final grâce au Grand Prix d'Amérique. Place ensuite au tour d'honneur du gagnant puis au podium avant la conférence de presse et le partage avec le public sur la piste. Il y a ensuite quelques courses et vers 20h30 le public a quitté l'hippodrome de Paris-Vincennes. Pour ma part, une fois la pression retombée, j'ai besoin de silence. Je suis plutôt bavard mais après un Grand Prix d'Amérique et sa montée d'adrénaline j'aime bien me ressourcer pour récupérer.
Quel est votre pronostic cette année ?
Laurent Bruneteau : C'est une édition plus ouverte qu'il n'y parait. Cette année je détacherais 3 chevaux qui m'ont laissé une très belle impression. Tout d'abord Face Time Bourbon, une jeune talent qui pourrait se révéler dès son premier Grand Prix d'Amérique. Mais aussi Davidson du Pont qui a été très bien préparé par Jean Michel Bazire qui a gagné l'année dernière avec Bélina Josselyn.
Mon outsider est un cheval qui a impressionné dernièrement quand il s'est qualifié lors d'une des dernières courses qualificatives : il s'appelle Excellent et j'ai l'impression qu'il pourrait gagner. C'est mon tiercé de favoris mais la course reste très ouverte : il y aura aussi Bold Eagle même s'il est moins tranchant et Bélina Josselyn, la tenante du titre. Comme chaque année cela va être une course magnifique !
Violaine Chatal Mis à jour le 16/01/20 11:32