Malgré le saccage dont l’hippodrome de Senonnes a été victime la semaine dernière, la société des courses n’a pas cédé au découragement. Elle fait front avec courage et détermination. Et comme un pied de nez fait aux auteurs de ces actes de vandalisme, elle a décidé de maintenir la première réunion. On va donc bien courir le 6 mars prochain sur l’hippodrome des Senonnettes. Et le public saura certainement se montrer solidaire.L’annonce officielle en a été faite lundi soir par le président Philippe Monnier : les courses de Senonnes auront bien lieu le 6 mars (lire par ailleurs le communiqué de la société des courses). Le défi va être relevé grâce à un formidable élan de solidarité. “Nous allons retrousser les manches et prouver à ces casseurs désaxés que tout problème matériel est toujours surmontable. Ils voulaient nous empêcher de courir le 6 mars et bien c’est raté” déclare Philippe Monnier. Il souhaite également que ce jour là le public vienne nombreux par solidarité mais aussi pour manifester sa réprobation face à de tels actes. “Nous allons faire le recensement du matériel qui sera nécessaire et les courses vont se dérouler normalement. Le rond de présentation sera sécurisant pour tout le monde et on demandera aux jockeys d’être un peu plus vigilants”.Retour sur la nuit du 16 au 17 févrierRevenons une semaine en arrière. Jeudi dernier ce sont des entraîneurs de Senonnes qui ont découvert tôt le matin les dégâts effectués. “On a pensé tout d’abord à des sangliers mais très vite, compte tenu de l’ampleur du saccage, force a été de constater qu’il s’agissait de vandalisme”. L’écoeurement devant un tel désastre fut immense de la part de tous. Comment cela s’est-il passé? Qui sont les coupables ? Une enquête intensive de la gendarmerie est en cours. Quelques pistes qualifiées d’ “intéressantes” sont étudiées mais personne (à priori) n’a rien entendu malgré le fracas qui s’est produit. Ce que l’on sait, c’est que dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 février, un tracteur a été dérobé dans une ferme située non loin de l’hippodrome (il sera retrouvé le jeudi matin à 8km baignant dans l’étang de St Aignan-sur-Roë; le chargeur étant resté assez haut, l’engin ne fut pas totalement noyé, d’où sa découverte rapide. Mais pourquoi aussi loin?). C’est à l’aide de ce tracteur que le ou les vandales ont effectué leur méfait. Ils ont pénétré sur l’hippodrome par l’allée cavalière. Ensuite, prenant la corde à droite ils ont arraché la main courante et la quasi totalité de la lice (la piste fait 1650m). Puis ils ont entièrement détruit le rond de présentation et sont sortis en explosant un portail. Ils ont ensuite pris la direction de St Erblon puis de St Aignan où ils ont donc abandonné le tracteur dans un étang. Ils ont également causé quelques dégâts au portail d’entrée du centre d’entraînement du galop mais sans y pénétrer.100.000 euros de dégâtsLe montant des dégâts s’élève à plus de 100.000 euros. “Et sans doute plus car le système d’arrosage automatique a peut être été endommagé par le gymkhana effectué sur la piste” souligne Philippe Monnier. Des dégâts qui ne seront sans doute pas rapidement indemnisés car le vandalisme sur les hippodromes pose toujours des problèmes en matière d’assurances. “Mais France Galop nous a affirmé qu’elle nous aiderait par des avances financières” indique le président. Prévenu par son fils (entraîneur à Senonnes), Philippe Monnier était présent sur les lieux dès le jeudi matin et ne cachait pas son écœurement devant “cet acte d’une lâcheté sans nom”. Mais déjà il ne voulait pas céder au défaitisme et assurait que la société des courses de Senonnes surmonterait ce coup dur et allait se retrousser les manches pour assurer le premier meeting. Cela a été confirmé lundi.Pour quelle raison?Vengeance, vandalisme, acte de folie....Fernand Georget, responsable de l’entretien de l’hippodrome depuis de nombreuses années, ne s’expliquait pas le pourquoi d’un tel acharnement. “Il fallait être plusieurs et cela a dû prendre plus d’une heure. De plus je pense que les auteurs connaissaient bien les lieux” disait-il jeudi dernier très affecté de voir le champ de courses ainsi dévasté. Et ce d’autant plus que le tracteur qui a servi aux vandales a été dérobé dans la ferme de son fils qui était absent ce soir là. On se souvient également que quelques jours auparavant, l’intention de la famille Maillard de vendre l’hippodrome de Senonnes avait été rendue publique lors de l’assemblée générale de la société des courses. Les actes commis dans la nuit du 16 au 17 février peuvent-ils avoir un lien avec cette annonce? Questionné sur le sujet, Philippe Monnier n’y croit pas dans la mesure où la société des courses possède un bail de longue durée et reste le seul occupant possible jusqu’en 2023. De plus le terrain de l’hippodrome très “séchant” serait d’une exploitation agricole très difficile. “Je ne vois donc pas qui cela pourrait léser. Et cela fait 82 ans qu’il y a un champ de courses à cet endroit” note le président qui ne se souvient d’aucunes menaces formulées à l’encontre de la société des courses ni par écrit ni verbalement. “Et l’assemblée générale s’est déroulée de façon très sereine sans aucune question” conclut-il en faisant confiance à la gendarmerie pour qu’elle retrouve le ou les coupables “afin que la morale soit sauve”.