Paris Turf :
Un mois après la suspension de Miguel Mestre Suner suite à plusieurs contrôles positifs, l'écurie Bruni va présenter son premier partant ce mercredi à Vincennes, sous l'entraînement de Dominique Blond, qui a volontiers accepté de répondre à nos questions.
• Dominique Blond, pourquoi avez-vous accepté de reprendre l'écurie Bruni ?
Tout simplement, car c'est à côté de chez moi et que je n'ai pas beaucoup de chevaux pour cet hiver. Cela s'est fait un peu par hasard. Le défi est aussi intéressant à relever. J'ai discuté avec Monsieur Pascual Lavanchy ; il m'a proposé un projet qui m'intéresse et je me suis lancé...
• Le passé “sulfureux” de l'écurie ne vous a pas “freiné” ?
Freiné, oui et non... On n'a pas encore toutes les réponses dans cette affaire. Qui a fait quoi ? On ne sait pas trop... Bien évidemment, j'ai réfléchi avant d'accepter. Mais personnellement, je n'ai rien à voir là-dedans. Donc je pars dans l'idée de faire mon travail d'entraîneur du mieux possible. On a une vétérinaire qui vient de Laval tous les huit jours. Elle fait toutes les ordonnances, etc. Tout est fait dans les règles.
• Concrètement, avez-vous repris l'effectif déjà sur place ?
Oui. J'ai amené les quelques chevaux que j'avais dans leur établissement, qui est à cinq minutes de chez moi. C'est l'ancienne écurie de Jean-Lou Peupion, située à Lamnay, dans la Sarthe. Et contrairement à ce que j'entends ici ou là, je ne suis pas un prête-nom. Vous pouvez venir tous les jours à l'écurie, le matin ou l'après-midi, j'y suis ! Le premier garçon est toujours là. On travaille ensemble. Il m'a montré leur méthode de travail ; ça tourne ! Les chevaux ne restent pas à rien faire... L'effectif est composé d'une trentaine d'éléments.
• Quel est votre statut ?
Je suis salarié.
• Dans quel état d'esprit êtes-vous à la veille de présenter votre premier partant ?
J'ai commencé le 12 novembre. J'ai fait comme je fais chez moi depuis des années, et je n'ai jamais eu de problème. Donc, il n'y a pas de raison qu'il y en ait. Je sais bien tout ce qui se dit autour de cette écurie. J'entends... Et on entend beaucoup de choses ! On va rapidement savoir s'ils étaient dopés ou pas. Après, moi je peux vous dire qu'il y a de bons chevaux. Professionnellement, le challenge est quand même intéressant à relever. J'ai quarante ans. Personnellement, c'était aussi le bon moment. La qualité de chevaux est là. Il y en a un qui doit courir un Critérium, etc. Je sais qu'il y a une “étiquette”, mais voilà... Moi je vais faire mon métier.
• Vous n'avez pas peur ?
Non. Non, car si on a peur on ne fait plus rien, et puis je fais comme j'ai toujours fait. J'entraîne depuis longtemps. Je n'ai jamais été pris. Je ne suis pas un tricheur. Le suivi vétérinaire est fait comme il se doit. Comme je vous l'ai dit, la vétérinaire délivre toutes les ordonnances... Donc, s'il y a un produit qu'elle n'a pas prescrit, il y aura un souci...
• Avez-vous eu des “recommandations” de LeTrot ?
Non... Juste, à ma grande surprise, quand je suis arrivé à l'écurie, le 12 novembre, et que j'ai voulu rentrer les chevaux à l'entraînement, cela m'a été refusé. Il fallait attendre la décision des commissaires. Il y a une semaine, j'ai eu l'autorisation de rentrer les chevaux sous mon entraînement. Tout est en règle.