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6 : 1952 : Un tour "historique" : pour la première fois il est télévisé, avec un résumé d'1/4 d'heure chaque soir ;

C'est ainsi que tout le monde se rue dans le café du village, ou du quartier ( avoir une TV était un luxe réservé aux nantis a l'époque), pour voir, meme furtivement ENFIN des images de la course.
Celle ci va etre dominée, écrasée plutôt, par un extra terrestre du vélo, considéré avec Merckx comme le plus grand coureur de l'histoire : Fausto Coppi semblait etre né pour pédaler : debout, sa démarche était gauche, comme maladroite...

Mais dés qu'il était en selle, cette silhouette si dégingandée devenait comme un oiseau de proie.... Il va tellement écraser l'épreuve qu'a lui seul il va faire changer le réglement : les organisateurs devant le renoncement de ses adversaires, vont doubler les prix des places d'honneur, afin qu'il y'est lutte au moins pour la 2eme place....

Il est vrai que pour la 1ere c'était cuit depuis belle lurette : vainqueur de 5 étapes et du classement de la montagne, l'ogre Italien terminera l'épreuve au petit trot avec ...28mn d'avance ( !! VINGT-HUIT !!) sur son second, le Belge Stan Ockers- champion du monde en titre...Il est vrai que d'une gentillesse et d'une humilité assez incroyable hors course, Coppi se transformait en tueur dénué de toute pitié dés le départ de la moindre épreuve...
"inventeur" des premiers régimes alimentaires, il avait 20 ans d'avance et mourra à 40, parce que simplement il n'avancait plus assez vite face aux jeunes, et que ne plus courir lui semblait impossible....


Credit photo : AFP. "Coppi et Geminiani dans le puy de Dome, 1952" : Les gens lui jetaient des pétales de roses et les Tifosis priaient sur son passage"

5 : 1971 : Merckx est trop fort, et une semaine avant le départ, meme les journalistes les plus enclins a l'optimisme ne se font guere d'illusions: on va de nouveau se battre pour savoir qui va finir deuxième....
Il est vrai que depuis 3 ans le maitre Eddy plane sur le cyclisme, qui vie pourtant un age d'or : mais Merckx est tellement fort qu'il a fini par écoeurer Thévenet, Poulidor, les jeunes grimpeurs que sont Van Impe, Zoetemelk, Fuente...Et meme le campionissimo Italien Gimondi qui a semble t'il abandonné l'idée de faire vaciller cet indestructible champion....

Mais dans l'ombre se cache un rival que le Belge n'avait pas vu venir : orgueilleux et fier il est le dernier a refuser cette insolente domination, et la 2eme place ne l'interesse pas
Luis Ocana, s'il a démontré de belles qualités en montagne, n'est pour les " spécialistes" qu'un prétendant au GP de la montagne et a la rigueur- avec un peu de chance- au podium...
C'est alors que la légende commence : au départ de la 12eme étape, vers Orciéres Merlette, l'espagnol confie a son entraineur : " ca passe ou ca casse, quitte a y rester, je vais le massacrer!"....
Et il tient parole : attaquant sans cesse dés les premiers cols, il séme une débandade terrible et Merckx peu à peu, lache..
A l'arrivée Ocana l'emporte avec ..9 mn sur celui qu'on pensait invincible et prends le maillot jaune...

A peine descendu de vélo, Merckx complétement abbattu mets 2 mn pour reprendre son souffle, puis dit a ses coéquipiers : "demain, on attaque d'entrée !"

De remarquable, la lutte va devenir homérique : sur la route de Marseille dans une étape de plaine, Merckx et son équipe dévastent la plaine et explosent toutes les prévisions horaires pour arriver 30 mn avant les prédictions les plus optimistes, reprenant 2 mn a un Ocana a bout de souffle
Néanmoins l'Espagnol, avec 7mn d'avance au général semble tenir le bon bout.

Reste les pyrénées : ceux ci vont encore faire monter la tension à son paroxysme : attaquant sans cesse Merckx est suivi comme son ombre par le maillot jaune...Quand un souffle d'air tiéde leur frole la joue au sommet du col de Mente : l'orage frappe avec une soudaineté et une violence telle qu'il semble faire nuit en haut de ce col..
La descente s'annonce affreuse : Merckx trouve quand meme, dans ces apocalyptiques conditions, le moyen d'attaquer... mais manque un virage et tombe...Ocana et zoetemelk qui le suivaient l'imites..Sans gravité pense t-on
Mais au moment de se relever, l'Espagnol voit " fondre sur lui" le Portugais Joachim Agostinho, dont les freins ne marchent plus, et qui le percute à 60 a l'heure..
Ocana ne se reléve pas : affalé sur un lit de pierre, la douleur le fait hurler, il est évacué dans une ambulance puis une fois en plaine par hélicoptére..Sachant cela, Merckx le lendemain refuse de porter le Maillot jaune.
Il gagnera un tour dont finalement on ne connaitra jamais le "réel dénouement", et des années plus tard les " experts" seront encore partagés : il restait un CLMontre et des étapes importantes et nul ne sait si Ocana aurait résisté ou au contraire aurait succombé

4 : Edition 2003 : Armstrong vient pour gagner son 5eme Tour de France...Et la canicule fait rage sur la France : sans doute l'une des pires de l'histoire.

S'il est vrai que c'est une époque ou la pharmacologie a tellement évoluée qu'a présent on peut réellement transformer un ane en pur sang, il n'en demeure pas moins que cette édition fut l'une des plus spectaculaire des années 2000 .

En effet, dés la 1ere arrivée en altitude, attaqué comme jamais, Amstrong lache du lest sur un Iban Mayo qui lui reprends 2Mn en 8 kms....Mais le danger vient d'ailleurs, le duo Vinokourov-Beloki harcelant le quadruple tenant du titre, pour revenir a quelques secondes au général, a tel point que plusieurs suiveurs donnent Beloki comme favori a mi course....

Mais, vaincu par la chaleur terrible lors de l'arrivée à Gap, c'est ...Son vélo qui rends l'ame : lors d'une descente ou attaquant comme un beau diable, sur une route quasi cramoisie par le soleil, son boyau arriére se dérobe, l'envoyant dans le fossé, avec une félure au niveau de la hanche..Amstrong évite la chute miraculeusement, se retrouvant..dans un champ..Ce dont profite Vinokourov pour s'échapper...

Dés le début des pyrénées c'est Ulrich qui le harcéle a présent, et le lache meme lors d'une arrivée au sommet, avant qu' a Luz Ardiden, malgré une chute Amstrong reprenne défintivement son emprise sur une course qu'il ne va gagner qu'in extrémis avec à peine 1mn d'avance, tout en ayant perdu..7kgs en 21 jours...

3 : Édition 1947 : Probablement celui le plus attendu de tous les Tours de France

On sort de la guerre, le pays renait, et avec lui, quand vient l'été, le Tour, fété en cette année... comme sans doute jamais depuis..

Nul ne peut imaginer l'engouement qu'il procure, en plus de s'avérer de toute beauté
Il est promis au champion Francais René Vietto, sorte de Poulidor avant l'heure, idole parmi les idoles, et leader d'une equipe de France surpuissante
D'ailleurs, hormis les Belges, personne ne semble contester cette domination, et Vietto devient très vite maillot jaune, sous les cris d'une foule en liesse : s'il est impossible de dire combien de spectateurs sont présents sur les routes, la certitude consiste a chiffrer a ...1 million le nombre de gens présents sur chaque étape au bord du " tracé magique", celui des coureurs, et qu'on appelle " le parcours officiel"

Les radios crépitent, annoncant l'arrivée des coureurs, les classements divers, et au terme de chaque étape les bousculades sont gigantesques car tout le monde veut voir le vainqueur
Vietto lui, en plus, est un " bel homme", pédaleur harmonieux, et il contribue au succés du tour auprès de la gente féminine....Bref, c'est le favori de ..Tout le monde
Parmi ceux(bien rares) qui conteste cela, il ya Jean Robic : ce vilain petit canard n'as pas, lui, un physique d'Adonis : petit, rablé, avec une calvitie précoce et un " nez de pointer", il ronche, grogne et répéte à tout va que Vietto "n'est pas si fort que ça "...
Lassé de ses rodomontades meme ses coéquipiers ne l'écoutent plus...
.Quant à son directeur sportif il tente de le raisoner : " Allons Jean, tu es jeune, ca sera pour l'année prochaine, tu grimpes bien d'accord, mais cette année Vietto est intouchable"
Malgré qu'il soit loin au général, Robic, tétu comme un breton ( qu'il est), attaque et attaque encore : s'il se prends prés de 10mn dans un C.L.Montre, long il est vrai de ...139kms, il reprend du temps dans les pyrénées, gagne à Strasbourg, à Pau, à Grenoble, et ne cesse de se replacer au classement provoquant meme l'étonnement chez les plus récalcitrants de ses détracteurs : " Bravo Jean tu nous a épatés ! tu sais que tu peut meme finir deuxième !""

Et moi je vous dis que votre Vietto n'est pas si fort que ca ! " réponds t-il a une assistance tout de meme interloquée.

C'est ainsi qu' a 2 jours de l'arrivée l'incroyable se produit : à bout de forces, sur la route de St Brieuc, Vietto s'écroule littéralement, perdant 1/4 d'heure, laissant le champ libre a l'Italien Brambilla, ...Que suit de très prés Robic au Général
Le tour va se jouer sur la route de ...Paris lors du dernier jour, ou "celui en qui personne ne croyait" parvient a s'échapper dans la cote, la bien nommée, de "Bonsecours"....
ivre de fatigue Brambilla résiste un moment puis capitule ..
Sans porter une seule journée le maillot jaune, Robic remporte le 1er tour d'après guerre, leader d'une "équipe de délaissés" celle des " Ouest-France", et son triomphe va le rendre célébre : combatif et hargneux au possible, il animera les tours des années 50 avec une maestria sans pareil, mais " tombera" sur une génération absolument monstrueuse : Bartali-Coppi-Bobet -Kubler- Koblet, soit cinq des 10 ou 12 plus grands coureurs de tous les temps, qui l'empecheront de remporter à nouveau l'épreuve, y prenant des places d'honneur ne se rendant jamais sans combattre...


(Credit photo : l'Équipe)

2 EX-AEQUO : Edition 1989 : Il n'est pas difficile pour celles et ceux, qui comme moi, n'étaient pas né(e)s, en 89, pour classer dans les sommets cette édition quasi légendaire, tout en haut des classements ;

" Un tour pris de vertiges" titrera l'Equipe a mi course
Prise de vertige, l'épreuve le sera...dès le prologue, ou le favori et tenant du titre, l'espagnol Pedro Delgado...Oublie de partir à l'heure ( !!!!!!!!!!)...Il va finir dernier de ce prologue, à 2'40", évitant d'etre hors délai a ..7 secondes près...
Avant de s'écrouler le lendemain dans le clm par équipes, perdant de nouveau 3 mn supplémentaires, tracté par un jeune équipier du nom..d'Indurain, qui fait ses débuts
Tour d'apocalypse, ou chaque étape donne lieu à des règlements de compte, et ou le Francais Charly Mottet, récent vainqueur du Dauphiné et N°1 Mondial anime la course...
Dés le 1er CLMontre, de 73kms entre Dinard et Rennes, ce sont les conditions météos qui s'en mélent : Ainsi, parti tôt le matin, en vertu de son classement parmi les derniers, Delgado ressurgit, courant lui sur route séche, avant que les autres ne s'élancent sous une forte pluie des plus pénalisantes...Lemond l'emporte quand meme devant l'Espagnol, tandis que Fignon et Mottet perdent pied
Mais les pyrénées arrives : déchainé et requinqué Delgado attaque a tout va, reprends 3mn a tout le monde, tandis que Fignon dans un dernier coup de reins chipe le Jaune a Lemond pour ...5 secondes...

Ce sera tout le long comme ca, tandis que Mottet attaque meme sur la route de ..Marseille, en plein soleil, sur des étapes planes, épaulés par un duo de Hollandais les fameux Rooks-Theunisse, qui vont faire ensuite parler d'eux dans les alpes
Des alpes completement démentes, ou chacun reprends a l'autre une poignée de secondes : le CLM en cote d'Orciéres voit Rooks se rapprocher, ainsi que Delgado, qui sans sa " cagade du prologue" serait a prèsent Maillot Jaune, et c'est le moment que choisit Fignon pour " se réveiller" : il finit par lacher Lemond sur les pentes de l'Alpe d'huez, envahies par 300.000 Hollandais, reprenant le leadership de l'épreuve avec ...26 secondes d'avance..

Il lui faut enfoncer le clou lors de l'arrivée en haut de St Nizier, ce qu'il fait, s'assurant semble t-il la mainmise définitive sur l'épreuve qu'il domine avec 50 secondes sur Lemond...
Reste le fameux et ultime clm lors du dernier jour, bien trop court, de 24kms, pour qu'il y'ait un véritable suspense : Le Français est excellent dans cet exercice, et même si Lemond est un spécialiste, 50 secondes apparaissent comme un gouffre
Mais l'Américain va alors délivrer une course absolument gigantesque, pulvérisant tout, et s'assurant la victoire finale pour ...8 secondes, qui deviennent une éternité, inscrites à jamais dans l'histoire de l'épreuve...
Si la légende veut que Fignon ait perdu le tour ce jour la, " la faute a Lemond", en réalité c'est bel et bien ..Charly Mottet qui, sur la route de Briancon, attaque comme un dératé et parvient, Lemond dans sa roue, à créer une cassure qui coute ..15 secondes à Fignon...fait de course " oublié", il n'en demeure pas moins que ces 15 secondes couteront le tour a l'ami Laurent...

2 : EX-AEQUO : 1964 : Portée au "paroxysme de la passion", cette édition "d'amour -haine" va battre des records..Qui tiennent toujours aujourd'hui, et ne seront sans doute jamais battus.
Les journaux s'arrachent, les radios crépitent à tout va, le pays est divisé en deux, les Anquetilistes et les Poulidoristes, le monde meme du show biz est concerté afin de donner son pronostic, un mage ( !) s'en mêle, prédisant..La chute d'Anquetil et même sa mort...

Ce duel, arbitré de très près par 2 des plus grands " dynamiteros " de l'histoire, les Espagnols Bahamontés et Jimenez, va atteindre des sommets du genre, dont le point d'orgue sera l'arrivée au Puy de Dome, ou TOUT les records d'audience seront battus, que ce soit les télés ou les radios périphériques...
Il est vrai que les rebondissements seront légions, et à chaque fois que Poulidor est en mesure d'enfin creuser l'écart, un événement survient....crevaison, chute, "oubli de son mécanicien de ressérrer une roue", jusqu'au drame de Lalinde, accident le plus mortel de l'histoire du tour, ou un camion rempli de kéroséne ne peut éviter la foule et tue huit personnes..

Dans cette atmosphère incroyable se déroule un tour ou la haine entre les deux coureurs (et leurs entourages) va défier l'imagination

Lors de l'étape de L'Envalira, celle ou, selon le mage, Anquetil doit perdre la vie, Poulidor profite d'une éniéme attaque des deux espagnols précités, pour, au sommet, etre maillot jaune virtuel, 3 mn devant un Anquetil a l'agonie derrière...La tempéte fait alors son apparition et dans un brouillard épais ce meme Anquetil se reprends et tente le tout pour le tout...
"il faut bien mourir un jour" lance t'il à son Directeur Sportif pour le moins effrayé....c'est ainsi qu' à 30 kms de l'arrivée il rejoint son rival, après une descente qui l'as vu frôler les ravins a 90km/h, histoire de faire " fermer sa gueule au mage"..
A peine est il revenu que..Poulidor créve : Attaque immédiate, car les cadeaux on ne connait pas...Résultat : le pauvre Poupou perd 2mn dans une étape incroyable, prévue pour au contraire asseoir définitivement sa supériorité..
La suite est du meme acabit, quand, séparés seulement de quelques secondes ( 56) au général, survient l'arrivée au Puy de Dome : celle ci, comme on dirait de nos jours, va "exploser les audimats" : la France entière est devant son poste, et on admets aujourd'hui que c'est plus de 20 millions de gens qui suivent cela, sans parler des TV étrangères, et des ...500.000 spectateurs amassés dans la montée terminale...Le duel sera terrible, occasionnant la photo la plus célébre sans doute, de tous les Tours de France...
A bout de souffle, Anquetil finit par craquer à 800 M du sommet et cède, sous des hurlements de fin du monde, 42 secondes....gardant son paletot pour 14 petites secondesIl reste un dernier CLM et si le maitre de la discipline reste Anquetil, l'état de forme joue beaucoup dans cette configuration après 3 semaines de course : aussi le suspense est à son comble et Poulidor, moins fatigué, semble avoir ses chances...
Mais il finit par craquer, métre par métre, face a "maitre Jacques", sans doute le plus grand spécialiste de l'effort en solitaire de l'histoireUn tour entré dans l'histoire, et qui fit beaucoup pour sa notorièté, en une époque il est vrai totalement différente...
Ce n'est qu'a la fin de la carrière d'Anquetil que ces deux la deviendront amis, des vrais...Jusqu'à la mort : celle de Jacques, survenu en ce triste jour de Novembre 1987..
Visité quelques semaines avant par son "pote Poupou" il aura cette phrase : "tu vois Raymond, je crois qu'entre nous, même au cimetière tu va faire 2eme"...Poulidor quittera la maison en pleurs, c'est la dernière fois qu'il voyait celui qu'il détesta, avant de ..tant l'apprécier..




(Photo L’Equipe/Roger Krieger)

1 : EDITION 1958 : " Le probléme avec un sommet..c'est qu'on ne peut pas monter plus haut"
Celui de 58 est en effet un Everest, celui d'un cyclisme perdu, d'un autre temps, celui ou le vélo était roi, et ou "les champions du tour" étaient comme ces gladiateurs du temps de l'antiquité..

En cette année , le plateau fut déja exceptionnel au départ : les 10 meilleurs coureurs du monde s'y étaient donnés rendez vous, et ils étaient tous au top de leur forme....
Une coincidence rarissime qui donna lieu à une course ou, a une semaine de l'arrivée ils étaient encore une demi douzaine à pouvoir l'emporter...
Parmi eux Raphael Géminiani, un coureur d'exception sur les courses par étapes, qui véxé de n'avoir pas été retenu en Equipe de France, va courir avec un esprit de conquete et de revanche inoui, qui va le voir attaquer tous les jours....
Les Anquetil et Bobet résistent certes, ainsi que les champions Italiens Nencini et Favero, mais dans cette course débridée, la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain...et a ce jeu, Géminiani menait la danse, régulier au possible...

Aussi, si le classement devenait serré, sans compter qu'il fallait continuer de se méfier du terrible Bahamontés, toujours capable d'exploit en montagne...

Géminiani était néanmoins confiant : celui qui accompagnait habituellement "Baha" au sommet des cols, le Luxembourgeois Charly Gaul, était relégué a 17mn au général et ne comptait plus parmi ses adversaires...On s'acheminait donc, en entrant dans les alpes, vers une course ou " Le Gem" se devait encore certes, de surveiller les Anquetil-Bobet-Favero et consorts, mais les valant en montagne il se sentait sur de lui

C'est alors que vint l'étape, la 21eme, Briançon - Aix les Bains, ou la météo délivrait d'entrée des trombes d'eau, avec 5 cols a passer... une aubaine pour Gaul qui detestait la chaleur, et qui "n'attendait que ça" : grimpant sous la pluie de plus en plus torrentielle, comme un avion, il commence son numéro a ...100kms de l'arrivée..." il veut juste assurer au GP de la montagne" pense t-on...Pour se rassurer
Car son avance commence à prendre des proportions de plus en plus inquiétantes, tandis que le froid s'en méle et que les conditions deviennent de plus en plus apocalyptiquesLes minutes s'égrennent, Bobet perds pied, Anquetil crache le sang, Géminiani a la dérive, s'accroche comme un diable dans cette chartreuse et ses cotes de plus en plus cruelles à mesure que les kms défilent..

Gaul lui, est au dessus de tout ça, son suivant immédiat est déja a près de 8 mn, et il continue, de sa pédalée fluide, "insuivable", il danse sur la montagne, et " + ca monte, + il va vite"
Au terme de 7 h de course, il renverse le tour, passe de la 15 eme a la 2 eme place, et s'adjuge l'épreuve tant convoitée lors du dernier CLMontre, un tour ou il ne comptait plus parmi les vainqueurs possible 48h plus tot..Ainsi fut Charly Gaul, grimpeur d'un autre monde, qui, quand les conditions météo lui étaient favorable, se révélait invincible
l'Année suivante au Tour d'Italie il ré-éditera cet exploit, éliminant un a un ses adversaires, dans une étape des dolomites, avant d'etre l'allié de Bahamontés en 59 ou a eux deux ils feront plier les Francais, ce qui fera gagner la grande boucle à l'Espagnol...

www.dailymotion.com/video/x7v1ebu

altratus écrit: Dans quelques jours le grand barnum du tour de France va s’élancer , le départ cette année aura lieu depuis le Pays Basque espagnol , Bilbao

176 participants (22 équipes de 8 coureurs) , ceux qui pourront terminer auront parcouru 3404 kms en 21 étapes

«Au départ de cette 110e édition du Tour de France les favoris à la victoire finale sont nombreux, mais deux noms reviennent sans cesse, et ce sont ceux de Jonas Vingegaard, le leader de l’équipe Jumbo-Visma, vainqueur sortant de la Grande Boucle et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), double lauréat de l’épreuve. Et entre autres favoris et outsiders, les oppositions vont être importantes avec des coureurs engagés tels que Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo) récent vainqueur du Tour de Suisse, Adam Yates (UAE) et son frère Simon (Team Jayco AlUla) mais aussi Egan Bernal qui a retrouvé récemment des couleurs sur le récent Critérium du Dauphiné qu’il a terminé à la 12e place. Ils sont plus d’une dizaine d’autres coureurs outsiders parmi lesquels figurent notamment plusieurs Français de renom à savoir Thibaut Pinot qui effectue sa dernière Grande Boucle, Romain Bardet, David Gaudu et Valentin Madouas ou encore Guillaume Martin. Et ce sera sans oublier sur le grimpeur Breton Warren Barguil.

En 2022 c’est le Danois Jonas Vingegaard qui l’a emporté au terme d’un duel épique avec « Pogi » qui a terminé sur la seconde place tandis que Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) prenait la troisième place et David Gaudu (Groupama-FDJ) terminait au pied du podium. De son côté, après avoir offert un véritable festival tout le mois de juillet, Wout van Aert rentrait en Belgique vêtu du maillot vert du classement par points.»

On peut trouver ci-après le profil détaillé des étapes et autres infos :

todaycycling.com/tour-de-france-2023-par...favoris-classements/

As-tu regardé la série Tour de France sur Netflix ? C’est très bon. On y voit les coulisses de l’affaire Jumbo entre JV, PR et WVA… très instructif …

commandertilly écrit: 1 : EDITION 1958 : " Le probléme avec un sommet..c'est qu'on ne peut pas monter plus haut"
Aussi, si le classement devenait serré, sans compter qu'il fallait continuer de se méfier du terrible Bahamontés, toujours capable d'exploit en montagne...

Au terme de 7 h de course, il renverse le tour, passe de la 15 eme a la 2 eme place, et s'adjuge l'épreuve tant convoitée lors du dernier CLMontre, un tour ou il ne comptait plus parmi les vainqueurs possible 48h plus tot..Ainsi fut Charly Gaul, grimpeur d'un autre monde, qui, quand les conditions météo lui étaient favorable, se révélait invincible
l'Année suivante au Tour d'Italie il ré-éditera cet exploit, éliminant un a un ses adversaires, dans une étape des dolomites, avant d'etre l'allié de Bahamontés en 59 ou a eux deux ils feront plier les Francais, ce qui fera gagner la grande boucle à l'Espagnol...

Au sujet de l’aigle de Tolède, je l’ai salué il y a quelques semaines, à l’approche de ses 94 ans. C’est de plus en plus difficile, il souffre beaucoup des genoux et ne quitte plus la chambre du foyer où il vit maintenant. Mais quel bonheur d’évoquer avec lui les grands moments de sa carrière, il se rappelle de tout et adore en parler (en français).

Bahamontés, ou la décade prodigieuse

Son nom est inscrit en haut, tout en haut, en lettres d'or,  d'un sport ou l'Espagnol a connu cette " immensité sans fin", celle des talents dans une époque de champions rentrés dans l'histoire.

Cet incroyable grimpeur, qui vous martyrisait " accélérant-ralentissant- accélérant-ralentissant", fatiguait son adversaire, l'assommait, l'étouffait, jusqu'a qu'il suffoque, avant de porter l'estocade tel un matador, sur des routes de plus en plus cruelles, celles qui "n'arretes pas de monter"..

Il eut pourtant à faire face a " ce qu'il y'a de pire" en matière d'adversaires, que ce soit en France ou dans son pays natal dont il n'arriva jamais a gagner le Tour, la fameuse Vuelta...né quelques années plus tard, " ça l'aurait fait sans probléme"...

Mais on est dans une décennie simplement extraordinaire...Ou il doit " se contenter" d'etre un roi de la montagne, face à des Anquetil-Poulidor-Bobet-Géminiani-Nencini-Baldini-Van Looy, Champions au palmarés invraisemblables, qui lui interdisait- notamment dans des CLMontre interminables, d'avoir plus d'ambitions..

Pourtant, malgré les apparences, c'est avec l'arrivée de Gaul qu'il va trouver paradoxalement un allié de poids : ce dernier, grimpeur aux limites du réel, avait pour habitude d'attaquer de très loin, ce qui fit changer la façon de courir de Bahamontés, cantonné jusque la aux " primes en haut des cols"..A eux deux, ils démantelérent les pelotons, et, attaquant a tour de rôle, finirent par faire craquer tous ces illustres champions

Rare, voir unique exemple de deux rivaux évoluant sur le meme terrain avec les mêmes ambitions, etre amis, sans jamais "se géner" : Gaul n'essaya pas de prendre le Gp des grimpeurs a Baha, et ce dernier ne roulait pas quand le Luxembourgeois s'envolait à 3 cols de l'arrivée..

C'est ainsi qu'en 59 l'aigle de Toléde, profitant de la totale mésentente des leaders Francais, parvint au graal : Aidé, souvent, par un Gaul largué au général cette année la, Bahamontés sut profiter de la situation et donna un récital dans les cols : de son allure de picador il estoqua uns a uns tous ses adversaires, car quiconque cherchait a le suivre finissait asphyxié.

Premier vainqueur Espagnol du tour, il entra dans la légende, traversant, comme Poulidor, les générations, se retrouvant en 64, a 35 ans, face a l'un de ses ennemis intime, l'Espagnol Jimenez...Ce duo incroyable matraqua un tour de légende ou la difficulté pour Anquetil et Poulidor consistait a les suivre le plus longtemps possible...

Époque bénie de coureurs d'exception dont fit partie Bahamontés, grimpeur hors norme, "metteur en scéne" d'une tragédie sans cesse renouvelée dés que la route montait : sur ses accélérations répétées, seul un " maillot Luxembourgeois" résistait, loin devant cette "chienlit qui les génaient" : la démonstration pouvait commencer : ceux dont tous les spécialistes vous diront qu'il s'agissait la des 2 meilleurs grimpeurs que le cyclisme ait connu, pouvait alors délivrer leur partition : sous la chaleur Baha était devant, sous la fraicheur c'est Gaul qui l'emportait : escaladeurs a "Haute et basse tension", ils ne laissérent meme pas les miettes aux " pauvres mortels" qui tentaient de les suivre, indissociables dans la facilité pour ces deux matamores des cimes, dans la souffrance pour tous les autres..

Comme Darrigade ou Géminiani, il est l'un des derniers survivant de cette époque, ou ces gens la n'attendaient pas de disparaitre pour rentrer dans la légende, quand ce sport était encore une aventure, avant que la pharmacologie et la technologie ne nivelle les valeurs, les vraies...

Un Géminiani qui disait : " Baha avait ce point commun avec Gaul, qu'il ne fallait surtout pas chercher a les suivre : l''espagnol vous martyrisait d'un rythme complétement irrégulier, l'autre vous assassinait d'une allure soutenue qui vous étouffait...Quand ces deux la partaient de concert, fallait voir la gueule des autres dans le peloton : on savaient que la journée allait etre rude !"