Nicheuse rare en France il y a quelques années, la grande aigrette manifeste une étonnante et spectaculaire expansion démographique.
Depuis quelques années, il est devenu presque banal d'apercevoir, en période hivernale, un grand échassier blanc, le plus souvent seul, au milieu des champs labourés ou inondés, sur les rives de la Loire ou au bord des étangs. Il s'agit de la grande aigrette.
En hiver,
elle se nourrit
de poissons et de microrongeurs
De la même famille que le héron cendré, l'élégant échassier mesure environ 1,50 m d'envergure. Grâce à ses longues pattes, son corps svelte et son cou démesuré, sa silhouette dégage une impression de fragilité et de finesse, accentuée par ses grandes ailes immaculées, aux battements lents.
Majestueuse, elle se déplace souvent à découvert, sur la terre ferme ou dans l'eau, à pas mesurés, à la recherche du moindre indice révélant la présence d'une proie. Elle alterne ses activités de pêche avec de longs moments de pose ou de toilettage.
En cette saison hivernale, sa principale nourriture se limite aux poissons de petites tailles et aux microrongeurs. Lors de ses activités essentiellement diurnes, elle ne laisse sa place à personne sur les zones d'alimentation où elle se montre particulièrement vindicative et territoriale.
Nicheuse rare en France il y a encore quelques années, elle ne se reproduit que dans certains secteurs limités de l'hexagone comme la Camargue, les Dombes, la Loire-Atlantique ainsi qu'en nombre très restreints en Sologne. Les phragmitaies représentent alors son milieu de prédilection mais il arrive qu'elle construise son nid sur des saules ou arbustes en bordure de marécages.
Son aire de répartition, en hiver, est, en revanche, beaucoup plus étendue depuis qu'elle manifeste une étonnante et spectaculaire expansion démographique dans presque toutes les régions de France.
L'explication de l'augmentation de ses effectifs dans l'hexagone semble provenir des mesures de protection efficaces dont elle jouit en Europe centrale, en Hongrie et en Autriche en particulier.
Un glissement des excédents de populations vers la France justifierait son spectaculaire débarquement chez nous.
Près des fossés, des routes
et des fermes
Autrefois très craintive, elle devient aujourd'hui plus confiante vis-à-vis de l'homme. C'est la raison pour laquelle il est devenu fréquent de l'apercevoir dans les fossés près des routes, près des fermes et même dans les mares de petites tailles en forêt. Mais attention, son avenir comme reproducteur n'est pas assuré pour autant. Car le gracieux échassier reste encore vulnérable et majoritairement un SDF en été. Les milieux naturels qu'elle affectionne sont, plus que jamais, menacés.
Après avoir été mise en danger au début du XX e siècle par le développement de la plumasserie, elle est confrontée, de nos jours, à la destruction de son habitat. L'exploitation des roseaux, les drainages et les mises en cultures des zones humides, la gestion fantaisiste des niveaux d'eau restent des facteurs limitant à son installation estivale.
Des recensements hivernaux coordonnés sur l'ensemble du territoire ainsi que des études axées sur son alimentation (impact sur les piscicultures) devraient être développés afin de mieux comprendre son écologie. Avec moins de 150 couples nicheurs, l'espèce est intégralement protégée en France depuis 1981.
François Baillon
www.larep.fr/gien/2013/03/15/on-voit-de-...-champs_1477355.html
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