Equidia Live - Portrait : Alamo du Goutier, la formidable histoire de Vincent Hébert
Créé le 7 novembre 2017
par
Loïc Saraud
Le cheval compliqué est devenu une machine à gagner. Alamo du Goutier est absolument inarrêtable en 2017. Dimanche dernier à Argentan, il a envoyé au tapis Traders, rien que ça ! Si Vincent Hébert a fait du débourrage et du pré-entraînement son activité principale, c'est avec un de ses chevaux qu'il est sur son petit nuage. Portrait.
Ce sont les belles histoires qui font les courses. Alamo du Goutier, le cheval d’une vie pour Vincent Hébert. A 33 ans, le jeune entraîneur a « toujours rêvé d’avoir un partant dans le Prix Paul Buquet, à Argentan, une course que je regardais quand j’étais gamin ». Dimanche, il a eu le privilège d’y participer… et de battre un des bons trotteurs de l’Hexagone, Traders. Alamo du Goutier poursuit sa formidable moisson de victoires. Au 7 novembre, il est même le cheval ayant gagné le plus de courses en France en 2017 avec 12 succès.
« Alamo du Goutier m’impressionnait déjà aux qualifications »
Fils d’éleveur, Vincent Hébert attrape vite le virus des courses. Passé par l’école AFASEC de Graignes, il connaît trois maîtres d’apprentissage dans sa jeunesse : Mickaël Baron, Dominique Chéradame et Sébastien Hardy. « Cela fait une dizaine d’années que je suis installé entraîneur. Je récupère les chevaux de l’élevage de mon père et j’en achète quelques uns aux ventes ». Son père, Hubert, n’est jamais loin de lui pour déclencher le processus d’achat. Sans dépenser des grandes sommes, Vincent va entraîner un premier bon cheval : Rick des Sales. « Nous l’avions acquis pour 2 000€. Je l’ai couru à 5 reprises pour 2 victoires, avant de le vendre ».
C’est en juin 2012 que l’Ornais croise le chemin de son futur champion. « Le pedigree d’Alamo a plu à mon père. C’était le premier produit de Opa de Tourelle, une bonne jument en course ». Les enchères ne s’affolent pas, le marteau tombe à 2 500€. Les premiers mois sont compliqués. La castration atténuera le caractère du cheval. Place désormais au début de carrière. « Alamo m’impressionnait déjà aux qualifications, ou il était passé en 1’17″8. Sa première course s’est mal passée mais le coup d’après à Caen, il s’est baladé, gagnant de 40 mètres et faisant son dernier kilomètres en trottant 1’14 ».
« C’est la première fois que je touche un cheval comme ça »
Avant de devenir un excellent finisseur, Alamo du Goutier demeure difficile dans son comportement. A la fin de son année de 5 ans, Vincent Hebert fait appel à Sébastien Hardy pour le driver. « Sébastien m’a donné des conseils sur ce que je pouvais changer dans ses équipements. Il l’a toujours respecté, sans jamais lui faire mal ». L’avis du professionnel comptera à l’avenir. Victime d’une fêlure à un boulet au printemps 2016, Alamo reviendra encore plus fort mentalement. « Depuis, ce n’est plus le même. En plus, le déferrage l’aide dans ses allures. C’est la première fois que je touche un cheval comme ça ».
2017 restera ainsi comme une année historique pour l’entraîneur. 12 victoires avec son champion pour 210 000€ de gains au 7 novembre, mais pas que. « Son succès cet été à Vibraye a eu une saveur particulière car ma femme et moi, nous nous étions mariés 2 jours avant. Un magnifique cadeau ». Déjà comblé par sa victoire à Argentan, l’hippodrome où il entraîne régulièrement son cheval, Vincent Hébert espère se faire plaisir dans la fin du circuit du GNT (NDLR : Alamo du Goutier est parfaitement engagé le 22 novembre à Mauquenchy), même si le programme du cheval n’est pas établi. Pourquoi pas rêver l’an prochain encore. « L’étranger ? Si cette opportunité arrive un jour, autant en profiter quand on est sur un nuage, le cheval voyage parfaitement ».
Une année record pour l’élevage du Goutier
Les performances d’Alamo du Goutier mettent en lumière l’élevage de la SCEA des Bissons, avec l’affixe « du Goutier ». Sans forcément briller au plus haut niveau, comme ce fut le cas il y a quelques années avec Scipion du Goutier, l’élevage dirigé par Jean Cottin est en passe de réussir l’une de ses meilleures années. Les produits « du Goutier » frôle le millions d’euros de gains et ont gagné pas moins de 45 courses !